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Essai Ford Mondeo TDCi 180 : En retard ? Plutôt pile à l’heure !

Une VW Passat renouvelée, une Peugeot 508 rafraîchie, on ne peut pas vraiment dire que la concurrence ait sagement attendue le lancement de la Mondeo IV. Un lancement, qui en raison de quelques ajustements industriels, intervient un an en retard et surtout deux ans après la commercialisation du modèle aux Etats-Unis. Ford rattrape le coup avec une gamme très riche et un rapport prix-équipement agressif. Cela sera-t-il suffisant ? Verdict avec la version diesel 180 ch.

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Dire que la nouvelle Mondeo s’est faite attendre n’a rien d’exagéré. Sa première apparition date de 2012. Deux bonnes années et une réorganisation de la production en Europe plus tard, c’est enhardi de son succès aux Etats-Unis – sur place la Mondeo connue sous le nom de Fusion fait partie des meilleurs ventes – que Ford abat enfin la carte Mondeo sur le Vieux Continent.

 Entre rigueur et petites erreurs

Heureusement pour la Mondeo 4, son style démonstratif n’a pas pris une ride entre temps, et sa face avant ornée d’un regard nerveux et de la calandre « Aston Martin » (inutile de nier tout le monde le dit !) attire les regards et des commentaires plutôt flatteurs. Statutaire la nouvelle berline à l’ovale bleu? Assurément. Une impression renforcée par une poupe généreuse et surtout des dimensions respectables : 4,87 m en longueur pour 1,85 m en largeur.  A titre de comparaison la concurrence se situe en-dessous : 4,77 m pour la Passat 8 et 4,83 m pour la 508.

Ce gabarit, qu’il faut savoir appréhender surtout en ville, la Mondeo a su l’exploiter pour offrir un bel espace intérieur. A l’avant comme à l’arrière on peut clairement se mettre à l’aise. D’ailleurs, si un passager se plaint d’être étouffé à bord c’est un menteur !  Les bagages aussi sont bien accueillis dans cette Mondeo avec 541 L. Ce n’est pas la meilleure valeur de la catégorie, la Passat dépasse les 580 L, mais la Ford se rattrape par un coffre très large et profond, dont l’accès est facilité par le hayon contrairement à la VW qui possède une ouverture type malle.

Petite déception toute de même concernant le mobilier. Le style n’est pas aussi affirmé qu’à l’extérieur et les pastiques en partie basse manquent de cohérence avec les matériaux premium utilisés en partie haute.
En ergonomie également la Mondeo souffle le chaud et le froid.  Alors que toutes les fonctionnalités sont accessibles sur l’écran central, ou encore par commande vocale via le convaincant système Sync2, et que la console centrale a été débarrassée de boutons inutiles, le volant reste trop chargé et l’ordinateur de bord affiche un menu encore trop compliqué.

  Sur la route : la Mondeo bouscule l’ordre établi

La Mondeo est le premier modèle à en Europe à bénéficier de la dernière plate-forme modulaire de la marque, celle qui servira également au S-Max II. Elle profite aussi de nouveaux trains roulants faisant largement appel à l’aluminium.

Des changements profonds qui se traduisent sur la route par une stabilité exemplaire et une agilité inattendue en courbes. Dans ce domaine, on a souvent tendance à citer la Peugeot 508 comme « LA » référence, mais face à la lionne la Mondeo n’a pas à rougir. Notons au passage une direction au feeling neutre qui remonte plutôt bien les informations.
Malgré l’absence d’une suspension pilotée sur notre modèle, la Mondeo délivre un niveau de confort excellent sans pour autant se désunir lorsqu’on accélère le rythme. Seul petit défaut à relever, un amortissement parfois hésitant dans sa gestion des irrégularités à basse vitesse.

Nous serons en revanche plus réservés quant au caractère affiché par la motorisation de notre Mondeo d’essai. Autant l’avouer, avec une fiche technique qui promet 180 ch et surtout 400 Nm de couple, on s’attendait à un agrément supérieur. Certes le 2.0 TDCi ne manque pas de puissance et ses relances sont toniques, mais on peut lui reprocher son manque d’élasticité. En effet, le couple arrive d’un bloc à 2 000 trs/min, il parvient même à déborder le train avant si la chaussée n’est pas sèche, et cette « fougue » s’essouffle finalement assez vite dès 2500 trs/min.

Un tonus un peu en berne à bas-régimes, une plage d’utilisation limitée, dans sa version 180 ch la Mondeo marque le pas face à ses rivales directes qui disposent de blocs diesel mieux élevés. Dommage car Ford a parfaitement réussi à camoufler les vibrations et le grondement du moteur et l’étagement des rapports de boîte est le bon.
Un dernier mot sur notre consommation qui s’est établie à une moyenne plutôt raisonnable de 7,8 L/100 km.